Sécession – Fédéralisme – Décentralisation: Voici la position des populations du NOSO
Écrit par admin le 09/07/2021
Ce sont les résultats d’un sondage réalisé au cours de ce mois de septembre 2021 par la plateforme « English Cameroon for a United Cameroon ». Avec une marge d’erreur d’environ 5%, ce sondage révèle que même si les méthodes utilisées par les combattants séparatistes ne font pas l’unanimité, le désir de la sécession est encore plus élevé.
Nous vous proposons, ci-dessous, l’intégralité des résultats du sondage
Le soutien à la séparation est encore très élevé tandis que le soutien à la fédération comme consolation perd de son soutien. La décentralisation continue d’être fortement rejetée. Alors que l’appel à la fermeture des écoles est largement rejeté, il existe un fort soutien pour continuer avec les villes fantômes comme moyen de protestation politique.
Notre plateforme est engagée dans la recherche de solutions durables au conflit prolongé dans l’ouest du Cameroun. Nous pensons que les citoyens ordinaires du Cameroun occidental ont besoin de savoir ce qui est possible et qu’ils ont la voix ultime dans le choix d’une solution pragmatique. Grâce aux sondages d’opinion, nous pouvons comparer les récits de l’élite du Cameroun occidental avec les points de vue des gens ordinaires. Nous menons donc des sondages environ tous les six mois sur le conflit.
Notre dernier sondage a été réalisé du 8 au 15 mars 2021. Un suivi a donc été effectué du 18 au 25 septembre. Seuls les participants du Cameroun occidental ont été pris en compte pour cette analyse. Sur tous les Camerounais occidentaux qui ont participé, 84,7% vivent au Cameroun. Ceci est dû à la publicité ciblée du scrutin pour donner la priorité à ceux du Cameroun. Nous commentons les résultats de la diaspora à la fin.
Parmi ceux qui ont participé, 65,8% ont des parents d’origine NW, 20,5% d’origine SW, 11,7% d’origine mixte et 2,0% sont de nouveaux Camerounais de l’Ouest. Il convient de noter que plus d’efforts ont été consacrés pour atteindre la région SW mais la réponse a été plus faible. Cela pourrait être cohérent avec les chiffres de la participation politique où le registre des électeurs de 2018 indiquait plus de 595 000 dans le nord-ouest et seulement 65 000 inscrits dans le sud-ouest (cette disparité s’explique par le déclenchement du conflit mais indique toujours une participation politique réduite). Afin de refléter correctement la réalité, nous rapporterons les résultats pour les deux régions et l’origine mixte/nouveaux Camerounais de l’Ouest, et le résultat moyen sera pondéré de manière à supposer 53% NO, 37% SO et 10% mixte. Nous avons utilisé d’anciennes données de recensement pour estimer que les Camerounais de l’Ouest sont environ 57% NO et 43% SO, mais l’origine mixte d’environ 10% est telle que 6% vivent dans SO et 4% dans NO. Ces pondérations ne sont pas exactes mais les différences de scores ne sont pas très séparées.
Nous rapporterons d’abord les résultats, puis commenterons l’implication des résultats pour les séparatistes et le gouvernement du Cameroun. Nous terminons par quelques conseils aux fédéralistes.
Résultats du sondage – Cameroun.
Appui à l’indépendance de l’Ouest Cameroun : NO : 82,2%, SO : 75,7%, Mixte : 76,6%. Cela donne une moyenne pondérée de 79,3 %, alors que la moyenne en mars 2021 était de 76,5 %.
Soutien à l’indépendance par la guerre : NO : 32,9%, SO : 34,3%, Mixte : 38,3%. Cela donne une moyenne pondérée de 33,9%, tandis que la moyenne en mars 2021 était de 41,2%.
Que les gens croient que l’indépendance est possible dans 4 ans : NO : 43,1 %, SO : 40,0%, Origine mixte : 48,9 %. Cela donne une moyenne pondérée de 42,5%, tandis que la moyenne en mars 2021 était de 42,9%.
Ceux qui disent PAS D’ECOLE jusqu’à l’indépendance : NO : 8,9%, SO : 8,6%, Mixte : 6,4%. Cela donne une moyenne pondérée de 8,5%, tandis que la moyenne en mars 2021 était de 13,5%.
Ceux qui disent GHOST TOWNS devraient continuer : NO : 73,3%, SO : 74,3%, Mixte : 61,7%. Cela donne une moyenne pondérée de 72,5%, tandis que la moyenne en mars 2021 était de 62,9%.
Ceux qui disent soutenir une guerre d’indépendance prolongée de 20 ans : NO : 41,3%, SO : 30,0%, Mixte: 44,7%. Cela donne une moyenne pondérée de 37,5%, tandis que la moyenne en mars 2021 était de 40,6%.
Ceux qui disent soutenir la lutte pour une fédération avec des droits étatiques supplémentaires au lieu de lutter pour la séparation : NO : 40,0%, SO : 47,1%, Mixte : 46,8%. Cela donne une moyenne pondérée de 43,3%, tandis que la moyenne en mars 2021 était de 52,9%. Cela marque une réduction fédéraliste significative en faveur de la séparation.
Structure de fédération préférée
Deux états fédéraux : NO : 40,0%, SO : 41,4%, Mixte: 34%. Cela donne une moyenne pondérée de 39,9 %, alors que la moyenne en mars 2021 était de 37,6 %.
Dix états fédéraux selon les dix régions existantes : NO : 8,9%, SO : 14,3%, Mixte : 21,3%. Cela donne une moyenne pondérée de 12,1 %, alors que la moyenne en mars 2021 était de 19,4 %.
Autre forme de fédération : NO : 4,4%, SO : 4,3%, Mixte : 4,3%. Cela donne une moyenne pondérée de 4,4%, tandis que la moyenne en mars 2021 était de 1,8%.
Opposé à toute forme de fédération (pourrait inclure des séparatistes purs et durs – majorité, et des partisans purs et durs de l’État unitaire – minorité) : NO : 46,7%, SO: 40,0%, Mixte : 40,4%. Cela donne une moyenne pondérée de 43,6%, tandis que la moyenne en mars 2021 était de 41,2%.
Ceux qui se disent satisfaits de l’État unitaire décentralisé et du statut spécial, et souhaitent maintenant juste le retour de la paix : NO : 10,7 %, SO: 11,4 %, Mixte : 21,3 %. Cela donne une moyenne pondérée de 12,0 %, alors que la moyenne en mars 2021 était de 13,5 %. Cela marque une réduction fédéraliste significative en faveur de la séparation.
Résultats du sondage – moyenne de la diaspora basée sur les données de 18 pays (pas de distinction selon la région d’origine)
Oui à l’indépendance : 87,1 % ; Oui à l’indépendance par la guerre : 54,8% ; Espoir d’indépendance dans 4 ans : 58,1 % ; Ceux qui disent non aux écoles : 17,7 % ; Oui aux villes fantômes : 75,8 % ; Oui à la guerre d’indépendance de 20 ans : 53,2 % ; Lutte pour la fédération au lieu de l’indépendance : 41,9%, Structure fédérale – 2 états : 37,1%, 10 états : 8,1%, autre fédération : 4,8%, Opposé à toute structure fédérale : 50% ; et satisfait de l’État unitaire décentralisé et du statut spécial : 8,1 %.. Ces résultats sont cohérents avec les résultats de mars 2021 qui montraient une position plus dure dans la diaspora en faveur de la séparation.
Commentaire aux séparatistes et au gouvernement camerounais :
Ces deux camps ont tous deux peur de la position fédéraliste qui est historique, constitutionnelle et juste. Selon le contrat de réunification, c’est-à-dire la Constitution fédérale de 1961 du Cameroun réunifié, tant la séparation que l’État unitaire sous quelque forme que ce soit sont inconstitutionnels. Pour mettre fin à ces violations, le gouvernement camerounais devrait revenir au système fédéral. Il n’est pas efficace de lutter pour la restauration de la fédération basée sur la stratégie de l’AAC II de menace de séparation. Le gouvernement camerounais a plus peur des fédéralistes et est heureux de mener des décennies de guerre avec les séparatistes, en empruntant librement de l’argent que l’ouest du Cameroun devra payer un jour. Les deux parties doivent voir que la majorité ne veut pas d’une guerre prolongée. Ils rejettent également l’État unitaire décentralisé.
Commentaire aux fédéralistes
Alors que la majorité de la population de l’ouest du Cameroun ne veut pas d’une guerre d’indépendance prolongée ou d’un État unitaire décentralisé, elle n’est pas tout à fait certaine de la structure de la fédération restaurée. Les fédéralistes doivent donc reconnaître leur double tâche. Premièrement, il faut se battre pour restaurer le système fédéral et deuxièmement, faire en sorte que les gens décident quelle forme de structure fédérale ils veulent.
Les fédéralistes savent que la séparation est impossible et la majorité des séparatistes seraient soit indifférents à la structure fédérale, soit choisiraient entre deux fédérations d’États et dix fédérations d’États.
Certaines élites de la région du Sud-Ouest prétendent parler au nom de leur peuple lorsqu’elles se déclarent opposées à un retour à un État fédéral du Cameroun occidental partagé avec la région du Nord-Ouest. Les données ne supportent pas leur argumentation. Il est logique de penser que poussés au pied du mur, au moins 10 % parmi les 40 % de personnes d’origine sud-ouest qui rejettent désormais tout système fédéral, soutiendraient la fédération des deux États. Une situation similaire pourrait se produire dans la région NW. Cela ferait des deux fédérations étatiques l’opinion majoritaire dans chacune des deux régions de l’Ouest Cameroun.
Il est inutile que les partisans d’une fédération de dix États formulent deux arguments : l’un pour passer à une fédération et l’autre pour faire de cette fédération une fédération à dix États.
Ces fédéralistes à dix États devraient reconnaître l’existence de fédéralistes à deux États et les engager dans un débat public informatif. Il est utile pour les fédéralistes de ne pas prétendre faire front uni ou de parler au nom du peuple. Ce qui est plus avantageux, c’est de faire ressortir les différences et d’essayer de persuader les gens.
La voie à suivre pour les fédéralistes est de se rendre plus visibles et de différencier suffisamment leurs points de vue pour gagner des adeptes aux différents courants actuellement supprimés. Entre débats et sondages comme le nôtre, une nette préférence pour la structure fédéraliste se dégagera.
Nous avons confiance dans les résultats de nos sondages. Ils ont une marge d’erreur d’environ 5%. Nous encourageons cependant les autres, en particulier ceux qui remettent en cause ces résultats, à mener des sondages de validation sur les mêmes questions ou similaires.
Nous remercions tous ceux qui ont participé à ces sondages. En répondant, vous avez aidé le monde à savoir ce que le gouvernement, les séparatistes et les autres dirigeants du Cameroun occidental cachent au monde. Nous sommes là pour vous aider à vous exprimer et ainsi nous rapprocher d’une solution durable du conflit à l’ouest du Cameroun.